Le journaliste, chroniqueur et écrivain marocain Jamal Amiar (63 ans), consultant formateur en communication, fondateur de Positive Talk a récemment écrit un livre en français, intitulé, “Maroc, Israël et les Juifs marocains“, qui sortira le 24 novembre dans l’attente de sa publication prochainement, en Arabe et en Hébreu.
L’ouvrage, en 21 chapitres, dévoile les arcanes de la relation entre les deux pays, volontairement laissées silencieuses depuis les années soixante, et analyse de l’intérieur, l’interaction entre le Maroc, Israël et les Juifs marocains sur le plan culturel, diplomatique, politique, religieux ou encore économique.
Sont abordés également plusieurs grandes thématiques dont le tandem Trump-Netanyahou, les rois marocains populaires en Israël, Benny Gantz à Rabat, l’assassinat de Rabin, l’alya, mais aussi les points faibles et paradoxes de la relation Israël-Maroc. Jamal Amiar qui a accompli des études de sciences politiques en France et aux Etats-Unis avant d’y enseigner et travailler en tant que journaliste a accordé à l’occasion de la sortie de son livre un entretien à la Chaine israélienne en langue française i24NEWS.
Dans ses confidences à la journaliste Caroline Haïat il indiquera que cela fait un quart de siècle que l’écrivain s’intéresse au judaïsme marocain et à la politique marocaine, « j’ai même écrit mon mémoire de maîtrise sur les Juifs marocains et la politique marocaine à la fin des années 80 ».
Aussi quand le processus des accords d’Abraham est devenu effectif, c’est tout naturellement qu’il a cru opportun, « d’offrir un survol des relations israélo-marocaines, et de l’histoire du judaïsme marocain de ces 80 dernières années ». a-t-il fait savoir. Pour Jamal Amiar, la reprise des relations entre Israël et le Maroc a offert de nombreuses opportunités aux deux peuples qui enrichissent ainsi leurs Etats respectifs tant sur le plan culturel qu’économique.
L’auteur dira le média a insisté au fil du texte sur la singularité de la coexistence judéo-musulmane au Maroc ainsi que sur le rôle des Juifs marocains en Israël qui, après une intégration semée d’embûches, ont fini par se faire une place de choix expliquant qu’« il n’a pas été facile d’être un Juif marocain en Israël dans les années 50 ». L’œuvre mentionne également l’émigration juive marocaine (chapitre intitulé « Alya »), la sécurité et s’étend aux affaires et à la diplomatie.
L’Histoire n’aura jamais été occultée dans le livre et Jamal dira à propos « Je mets en exergue les liens entre les Juifs marocains, le Maroc et Israël. Il y a encore un siècle, à Essaouira, il y avait quelques dizaines de milliers d’habitants dont la moitié étaient juifs et il y avait 37 synagogues. En 1947-48, il y avait environ 6 à 7 millions d’habitants au Maroc dont 300 000 Juifs » précisant que, « la communauté juive est présente dans tout le territoire marocain » .
Il précisera également dans un de ses extraits qu’« à l’inverse, le respect des traditions juives au Maroc, le fait que le Maroc n’a jamais demandé à aucun Juif de partir et que des Juifs marocains partis, reviennent, le respect des lois hébraïques s’agissant des citoyens marocains de confession juive, les déclarations répétées et les assurances fournies par les rois du Maroc quant au caractère inviolable des droits des Juifs marocains, ont participé à la défense puis à la renaissance de la culture juive marocaine ».
In fine, on retiendra cette chute « contrairement à ce qui s’est passé dans beaucoup d’États arabes et même en Europe, il n’y a jamais eu de rupture entre l’autorité politique marocaine et les Juifs marocains, il n’y a jamais eu de faille, ni de manque de confiance. C’est une ligne droite et c’est assez rare et unique sur un plan politique. Même dans les moments compliqués de l’histoire, les Juifs marocains n’ont jamais été délaissés et la relation est restée intacte » a conclu Jamal Amiar. A travers ses dires et les quelques bribes de son ouvrage gracieusement fournis par i24NEWS on ne pourra qu’en apprécier sa lecture.