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Ashdod: Grande soirée marocaine en raison de la Mimouna

L’Orchestre andalou israélien d’Ashdod qui avait ouvert le bal du festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira en 2018 et 2019, dirigé par Rafael Bitton a célébré le 4 avril 2021 la Mimouna au théâtre d’Ashdod. Une fête exceptionnelle donnée en l’honneur de la délégation diplomatique marocaine en Israël, après la reprise des contacts maroco-israéliens.

Le maire d’Ashdod, Dr Yechiel Lasry, a accueilli les membres de la délégation diplomatique marocaine en Israël au titre de maire de la ville mais aussi en tant qu’enfant du Maroc. Emu, il a évoqué le lien particulier que la ville d’Ashdod entretient avec le Maroc grâce à la forte présence des Juifs marocains et de la culture et coutumes marocaines dans cette ville. Dans son discours, il a fait part de sa joie quant au rapprochement des deux peuples, par la reprise des relations institutionnelles des deux pays, Israël et le Maroc, grâce à la clairvoyance du roi Mohammed VI. « Bladna Bladkoum et Darna Darkoum », a déclaré le Yechiel Lasry, signifiant ainsi que « Israël et le Maroc ne font qu’un ».

Le grand rabbin d’Ashdod Haim Pinto a aussi exprimé sa joie, sa gratitude et son attachement infaillible au roi Mohammed VI, à la famille royale au Maroc et au Marocains, tous, Juifs et Musulmans, unis dans la paie, la solidarité et le bonheur. Il a rappelé par la même occasion la marocanité du Sahara : « Depuis la nuit des temps, nous Juifs Marocains savent que le Sahara est marocain, de Tanger à Lagouira, a-t-il déclaré. Nous connaissons les deux histoires, une histoire qui est écrite et celle qui ne l’est pas, et les deux nous disent que le Sahara est marocain ».

Raymonde El Bidaouiya

RAYMONDE EL BIDAOUIYA

De son côté, le chef de la délégation marocaine en Israël Abdrrahim Beyyoudh a exprimé sa joie d’être présent parmi le peuple israélien pour la célébration de la Mimouna et a félicité la communauté juive marocaine en Israël pour la sauvegarde et le maintien de la culture marocaine et pour leur loyauté et attachement exceptionnels à leurs racines et envers leur roi Mohammed VI et le Maroc.

Pour sa part, le Ministre de la défense intérieure, Amir Ohana, enfant du Maroc aussi, a félicité la ville d’Ashdod pour ses réalisations et son caractère particulier dans le paysage d’Israël. Il a par la même occasion félicité le chef et les membres de la délégation marocaine pour le succès diplomatique et la coopération qu’ils mènent pour le bien des deux pays, et a conclu avec la bénédiction traditionnelle de la Mimouna «Trabhou Outsaadou».

Dirigé par Rafael Bitton, l’Orchestre Andalou israélien d’Ashdod a enchaîné les rythmes et les sons à travers un répertoire riche et varié, voyageant dans toutes les régions du Maroc jusqu’à son Sahara, avec les voix et le coeur des deux artistes chanteurs, l’incontournable Raymonde El Bidaouiya et Benjamin Bouzaglou. Ces artistes chanteurs, les deux enfants du Maroc, ainsi que le répertoire chanté, ont fait vibrer le cœur du public, y compris ceux des officiels présents, et ont fait renaître l’histoire et le vécu glorieux des juifs au Maroc.

Benjamin Bouzaglo

BENJAMIN BOUZAGLO

Jacob Bensimon, Directeur général de l’orchestre Andalou israélien d’Ashdod, s’est félicité de la réussite de cet événement de grande envergure et a annoncé avoir été ravi de la joie dégagée par le public présent ainsi que les internautes, qui ont suivi et partagé l’événement en ligne sur les différentes plateformes des réseaux sociaux.

Jacob Bensimon

«
L’attachement à notre culture marocaine, à notre Maroc et à notre Roi, nous habite »

Jacob Bensimon, Raymonde El Bidaouiya, Yachiel Lasry et Abdrrahim Beyyoudh

JACOB BENSIMON, RAYMONDE EL BIDAOUIYA, YACHIEL LASRY ET ABDRRAHIM BEYYOUDH

C’est la première fois que la fête de Mimouna est célébrée aux couleurs marocaines en Israël depuis la reprise des contacts Maroc-Israël. Quel est votre sentiment ?

C’est une double joie indescriptible et une fierté d’avoir célébré la fête de la Mimouna aux couleurs du Maroc et avec l’honorable présence de la délégation diplomatique marocaine en Israël. La fierté et l’attachement à notre culture marocaine, à notre Maroc et à notre Roi, SM Mohammed VI, nous habitent et sont présents dans le cœur et la maison de chaque Israélien d’origine marocaine, qu’il soit né au Maroc ou ailleurs.

En tant qu’artiste, que pensez-vous du rapprochement Maroc-Israël ? et qu’est-ce que cela va changer pour les artistes d’origine juive dans l’avenir ?

L'Orchestre Andalou israélien d'Ashdod

L’ORCHESTRE ANDALOU ISRAÉLIEN D’ASHDOD

C’est un rapprochement que nous, artistes et responsables, avons attendu et œuvré pour depuis la suspension des relations institutionnelles entre nos deux pays. Nous n’avons jamais cessé de promouvoir notre culture et notre musique marocaine en Israël et de la partager avec nos frères Musulmans au Maroc et ici même en Israël.

Notre présence au Maroc dans les plus grands festivals et événements culturels, ainsi que la participation d’artistes, musiciens, chanteurs et choristes à nos tournées trimestrielles organisées en Israël en est la preuve et ont toujours été un grand succès.

Pour avoir choisi le duo Raymonde El Bidaouiya – Benjamin Bouzaglo ?

D’abord, ces deux grands artistes sont d’origine marocaine, comme plusieurs autres artistes chanteurs vivants en Israël. Ceci étant dit, Raymonde El Bidaouiya est un symbole de l’attachement du juif marocain à sa culture marocaine, son style est unique, c’est du marocain pur, de la chanson, de la tenue, de la voix.

Le duo, Raymonde El Bidawiya et Benjamin Bouzaglo, représente le message de transmission de notre héritage culturel et notre patrimoine musical de génération en génération.

Benjamin Bouzaglo et Raymonde El Bidaouiya

BENJAMIN BOUZAGLO ET RAYMONDE EL BIDAOUIYA

Pourquoi avoir choisi la ville d’Ashdod pour y célébrer la Mimouna ?

La Mimouna est célébrée dans l’ensemble des villes d’Israël. La particularité de la ville d’Ashdod est l’importante communauté juive d’origine marocaine qui l’habite. À Ashdod, un marocain ne se sentira pas dépaysé, nous parlons darija, la cuisine marocaine est fort présente et la Musique marocaine aussi.

De plus, Ashdod est le berceau de la musique marocaine en Israël. Les responsables de la ville, et à leur tête, le maire d’Ashdod Yechiel Lasry, ainsi que les membres de bureau de l’association en charge de la promotion de la culture, ont œuvré pour la création de notre orchestre andalou israélien d’Ashdod et nous ont toujours soutenu dans nos différentes actions afin de perpétuer le patrimoine musical marocain au sein d’Ashdod spécialement et le promouvoir dans toutes les autres villes d’Israël.

Ça n’a jamais été chose facile de créer un orchestre, former des musiciens et chanteurs, pour jouer une musique aussi importante et exceptionnelle telle que la musique marocaine, andalouse, chaâbi, ou classique. Le patrimoine musical marocain est très riche et varié et c’était un grand défi de créer, de former et de développer notre orchestre et nous ne pouvons qu’être fiers de nos réalisations et de notre équipe et partenaires marocains.

Abdrrahim Beyyoudh et Jacob Bensimon

ABDRRAHIM BEYYOUDH ET JACOB BENSIMON

Quelles sont les activités de l’orchestre et de son objectif ?

Notre activité est très variée. Nous avons un planning artistique annuel très chargé et nos artistes et équipe administrative y travaillent au quotidien toute l’année. Nous réalisons des tournées trimestrielles dans tout Israël et nous assurons toutes les festivités et célébrations nationales. Chaque année, nous partons vers différents continents pour enrichir notre savoir, savourer la musique de l’autre et créer un pont entre le peuple israélien et le reste du monde.

Ce genre musical, autrefois dénigré en Israël, commence à être accepté chez les jeunes générations. Qu’a fait l’orchestre pour rendre ce style plus accessible ?

Après plus de 30 ans d’existence, l’orchestre andalou israélien d’Ashdod a réussi l’intégration des jeunes dans notre action de sauvegarde de notre magnifique patrimoine musical marocain. Notre orchestre est composé de différentes générations, avec beaucoup de jeunes musiciens, et notre grande fierté c’est notre chorale qui ne cesse de grandir et attire de plus en plus nos jeunes.

Un projet phare nous est particulièrement très cher, c’est notre partenariat avec les écoles. Nous avons tout un département qui œuvre pour l’apprentissage de la musique Andalouse à nos enfants dès leur jeune âge. L’apprentissage se fait dans les écoles, dans nos théâtres et la fin de chaque programme est une célébration unique.

Les Juifs Marocains ont toujours gardé un lien indéfectible avec leur pays d’origine le Maroc et ont toujours œuvré pour sauvegarder et perpétuer leurs coutumes, langue et traditions qu’ils ont transmis à leurs enfants et petits-enfants. Pour quelles raisons selon vous ?

Les Juifs Marocains ayant émigré en Israël, ont quitté le Maroc en l’emportant dans leur cœur. La vie des Juifs au Maroc ne ressemble à aucune autre dans le monde. Le Maroc n’est pas un pays ordinaire et sa culture non plus. Nos parents nous ont transmis l’amour qu’ils ont pour le Maroc, les Marocains et les rois du Maroc qui, sans exception, ont toujours protégé leurs sujets de confession juive et ont eu la clairvoyance de protéger l’identité marocaine dans sa globalité et sa pluralité dont fait partie le judaïsme et les Juifs du Maroc.

L’Orchestre andalou israélien d’Ashdod s’est déjà produit à Essaouira et à Casablanca. Quel souvenir en gardez-vous et que pensez-vous de l’exemple d’Essaouira, qui a fait le pari de la musique pour véhiculer des messages de paix, de tolérance et d’ouverture dans le monde entier ?

Essaouira est particulièrement exemplaire. C’est une ville habitée de paix et de tolérance. Le conseiller du roi Mohammed VI, André Azoulay, nous a toujours reçu et soutenu durant toutes ces années et a toujours œuvré pour que l’âme d’Essaouira et les Souiris n’oublient pas l’histoire et il a su maintenir le lien entre les Juifs d’Israël et leur racine marocaine.

Le festival des Andalousies Atlantiques est plus qu’un festival et plus qu’une musique. C’est un rassemblement des enfants du Maroc dans leurs pluralité. Ce magnifique festival est un mode de vie idéalement représentatif de l’ADN marocaine.

Vous avez également joué à Casablanca ?

Oui, nous nous sommes produits à Casablanca trois fois et la rencontre avec le public était grandiose. Sur la scène Andalussyat, nous avons eu le plaisir de jouer avec nos frères artistes musulmans comme à l’époque de nos parents et grands-parents. Casablanca se démarque par la diversité des origines de ses habitants, c’est la capitale économique du pays et ses habitants sont originaires des différentes régions du Maroc. C’était comme rencontrer tous les Marocains et rappeler à chacun d’eux le vécu de nos ancêtres.

Vos projets ?

Nous avons plusieurs projets en cours de finalisation prévus au Maroc. Pour l’instant, les conditions sanitaires liées au Covid-19 imposent certaines contraintes et les dates des événements seront communiquées très prochainement, dès que la situation sanitaire le permet.

source : https://lobservateur.info/article/289/culture/musique/israel-la-mimouna-celebree-aux-couleurs-marocaines

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